BLOG D'ANAÏS par Gérard CABANE

BLOG D'ANAÏS par Gérard CABANE

119 - JUSTE UN PEU DE MOI... AVANT DE VIVRE LA VIE DE MA PROCHAINE HEROÏNE.

Quand il fait gris, quand il fait triste, quand le froid de la vie revient alors que je le croyais disparu je monte dans ma pièce d'écriture tout là-haut sous les toits, je me pose sur mon voltaire ou mon canapé rouge, j'écoute le concerto pour violoncelle d'Elgar ou bien la valse triste de Sibelius et je ferme les yeux.

Alors arrivent en chasse des flashs dans ma tête, des images décortiquées, des morceaux de puzzle de vie qui vrillent mes tempes pendant que les violons, les harpes et quelques autres essaient de  m'entrainer vers des rives plus apaisées.

Je suis le mouvement, je berce ma tête, je murmure la musique, j'attends le morceau aimé et lentement, doucement, presque comme un soupçon d'air tiède mes yeux que j'ai ouverts cherchent leurs présences.

Ils sont là, près de moi à me toucher.

Ils sont là, fidèles et sûrs.

Ils sont là, immobiles et me disent "qu'attends-tu ?".

"Ils" ce sont mes grigris, mes compagnons de route disposés sur les meubles bas, les étagères et les bibliothèques chargées de livres, les tables au milieu de la pièce ou bien sur mes bureaux pour les plus choyés et les plus intimes.

Billes de gosse, coureurs cyclistes qui voisinent avec Camus, Pagnol, Balzac et quelques autres, pierres du Rhône, de Durance ou de Garonne,  queue de billard dans son fourreau de satin, petite boite à musique, bilboquet de bois, épée de parade de l'empire, buste de Voltaire et  de Dali, statues de femmes en prière, en extase ou en amour, de marbre, de biscuit, de grès ou de bois, photos chéries, tableaux de seins, de mains et de femmes encore tant ces dernières resteront à jamais mon mystère et la sublime fin de ce qui se fait de mieux. Et puis des éléphants, en groupe, par dizaines qui chevauchent une poutre, des santons aussi qui viennent de mes parents, santons processionnaires, des Carbonel bien vieux mais tellement élégants, des fossiles, beaux fossiles martyrisés par le temps et le viol des hommes et des livres, des livres encore qui tous, tous sont lus et pour beaucoup relus.

Et puis là, tout près de moi, sur le bureau qui me voit écrire et soupirer, deux choses me sont essentielles.

Un éclat de rosace qui vient d'une chapelle et ramassé à Bourges il y a près de cinquante. Nous étions tous les deux, nous nous tenions là main, nous étions sages et nous nous aimions. Cette chapelle avait été transformée en théâtre et j'y jouais de temps en temps. Voir cette pierre ciselée me parle des années qui passent et de l'absolue évidence de ne jamais perdre de temps.

Et puis à côté ma star, le dernier jouet de mon enfance, un éléphant encore, probablement en ivoire parce que l'ivoire il y a plus de soixante ans faisait partie du quotidien et qu'on ne savait pas alors que l'on se comportait en vandales. Il est bien cassé, il lui manque une patte et le bout de la trompe, il est vieux comme moi et comme moi fragile. Mais parce qu'il est fragile il est indestructible. Il m'a accompagné partout, du chemin de l'école à l'abri de mes poches jusqu'à aujourd'hui où il se repose enfin, seul véritable témoin de mes frasques et de mes bêtises, j'en ai d'ailleurs parlé plusieurs fois dans mon livre "les pantalons courts".

Voilà ils sont tous là avec d'autres encore tout autant "précieux", ils vont m'accompagner une nouvelle fois dans ce qui se prépare, un voyage avec une femme qui s'anime depuis longtemps dans ma tête et qui ne demande qu'à vivre, vivre et aimer comme seules savent aimer les femmes amoureuses.

Je vais donc m'absenter dans quelques jours et pour  quelques temps, ne plus être sur Facebook mais "alimenter" parfois ce blog pour garder avec vous ce lien qui m'est si cher.

Je répondrai toujours à vos commentaires, je lirai toujours vos remarques et sourirai à chaque fois à votre plaisir de lire, mais maintenant voyez-vous elle m'attend, elle m'appelle, elle me veut, je le sais, je le sens.

Voyez-vous, cette héroïne  qui me taraude, ce n'est que l'art d'aimer, juste aimer au-delà de la mort. 

Et je vous le promets, vous lirez son histoire d'ici quelques temps.

 

 

 



26/04/2017
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