BLOG D'ANAÏS par Gérard CABANE

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12 - M'ACCEPTEZ- VOUS CINQ MINUTES AVEC VOUS ?

Je viens faire une pause avec vous si vous le voulez bien, un mini break, une respiration.

Je suis en train de corriger les épreuves de mon dernier ouvrage, " les pantalons courts ", qui paraîtra avant la fin de l'année - probablement avant la noël je pense -  et j'avoue que je fatigue un poil à traquer l'erreur, le mauvais mot, la virgule manquante enfin quoi, le détail qui tue ! En fait, dans la création, le plus dur n'est pas d'écrire, bien au contraire c'est une véritable jouissance mais quand il faut se coller à ce fameux BAT, vous savez le fameux Bon à Tirer que chaque éditeur envoie à son travailleur de l'ombre, hé bien c'est un calvaire, une galère car arrive le moment du choix et du définitif. Et là où tout romancier aurait mille formules et mille impressions à transmettre il ne lui en faut plus qu'une ou deux qui traduiront à elles seules ses nuits d'insomnies.

Alors je me suis dit, tiens je me ferais bien une petite causette avec mes complices car, en effet, vous êtes nombreux à venir me rendre visite. Oh ! Je le sais, n'en doutez pas, je devine, je suspecte, je subodore  et cela fait du bien de vous refiler un poil de mon fardeau car en fait vous faîtes comme moi quand je vais au restaurant. Je m'attable et j'attends pour apprécier ou pas. Foin des cuisines et de l'âge du capitaine n'est-ce pas, l'important est ce qu'il y a dans l'assiette.

Soit.

Mais alors comment deviner si on ne vous sert pas du réchauffé, du surgelé, du copié collé, dîtes-moi chers lecteurstrices d'où croyez-vous que vient ce fumet quand vous tournez les pages ? De la création, juste de la création, d'une association de mots qui dans la tête du fou qui écrit deviennent des phrases et ces phrases finissent par une histoire.

Et cette histoire est justement celle que je corrige actuellement.

Bon, je parle, je discours, je monologue mais vous entends bien qui ronchonnez dans votre coin ! Diantre dîtes-vous, que vient-il, comme un certain tonton flingueur, nous les briser menues ? Quel besoin a-t'il de nous faire passer par l'office ? Ce que nous voulons c'est un produit fini, un ouvrage clés en mains quoi. 

Mais dîtes-donc chers lecteurs tout puissant, c'est bien ce que je vous propose dans cette élucubration récréative ! Je vous entraîne dans certains de mes petits secrets - pas tous n'ayez pas peur, des enfants me lisent - je vous fais du cousu main , je vous propose d'approcher et de vous pencher sur les coulisses ô combien studieuses d'un fainéant qui s'oblige à reprendre un texte terminé alors qu'à côté de lui, sur son bureau pas mal encombré, un autre attend déjà bien avancé que je lui accorde la fin qu'il mérite et que, plus loin, sur une desserte, un troisième se meurt d'être délaissé depuis pas mal de temps déjà.

Allons, je vais me taire car je sens que je vous ennuie. Ce type est complètement dingue dîtes-vous,  il est vraiment maboul et si ça continue comme ça, c'est chez les bouquinistes qu'on ira chercher ses invendus.

Les bouquinistes ?

Ah ! Oui, je veux, vite, vite à côté des Malraux, Montaigne, Diderot en collections reliées plein cuir ! Laissez-moi finir en broché avec Balzac, Camus ou Giono. Allez, soyez chouettes, je vous ferai de jolies dédicaces et de gentils mots. Je veux que ma couverture touche celle de Rabelais, que mes pages respirent le même air que Voltaire, enfin quoi, ne m'achetez plus si, grâce à  cela, je peux finir ma vie littéraire auprès de tels personnages.

Ceci étant, j'ai tout de même actuellement un contrat que je me dois d'honorer.

Alors, si vous le voulez bien, pour les bouquinistes on fait ce qu'on a dit la prochaine fois, d'accord ?

La prochaine fois, c'est entendu.

 

 



09/10/2014
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