BLOG D'ANAÏS par Gérard CABANE

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140 - JE N'OSERAI PLUS VOUS DIRE MADAME...

Je n'oserai plus vous dire Madame que vous êtes jolie.

Je n'oserai plus vous suivre des yeux, capitulant devant votre grâce, dans les transparences d'une démarche éclaboussée d'un soleil complice.

Non, je n'oserai plus craignant que l'on me prenne pour ce que je ne suis pas.

 

Je ne vous accompagnerai plus, aimanté d'un parfum qu'en d'autres temps j'aurais qualifié de seconde peau, je ne parlerai plus de vos yeux,  ni de votre charme, ni même de vos intelligences ayant trop peur que l'on me compare à un loup.

Et les loups, nous le savons tous, chassent en solitaire  à l'orée des forêts qui ravissent les promeneurs innocents.

Ainsi va la vie que l'on me fasse baisser le regard pour ne plus être ébloui parce ce qui se fait de plus achevé, de plus recherché comme un tableau qui m'imprégnait et ne me quittait plus, vous Madame, vous Femme dont j'aimais dénuder la tête, laissant à d' autres ce que maintenant on reproche aux hommes, dans une furie de délations tardives, avalanches de "révélations" emportant tout, détruisant tout y compris le plus simple bonheur qui est la belle, la délicate, la sublime séduction comme l'entendait Madame de Scudéry. Celle-la même qui aimait naturellement parcourir jusqu'à en perdre haleine cette carte du Tendre que j'avais fait mienne.

Je ne vous suivrai plus dans mon imagination amoureuse quand vos jambes se croiseront, vos mains balaieront une mèche rebelle ou vos yeux étonnés croiseront mon regard.

Et, bien sûr, de ne plus vous contempler, mes yeux s'éteindront faute d'étincelles.

 

J'ai assez vécu pour connaître l'histoire des prédateurs impunis qui vous prennent pour des proies, de ces hommes inférieurs quand,  lorsqu'un morceau de pouvoir leur est acquis, se comportent en  chasseurs et ne font pas de quartiers. Je sais pour l'avoir côtoyé chez certaines, les viols, la brutalité, les vols de l'âme et les embardées terribles que tout cela provoqua dans vos vies, oui je sais  et j'enrage de ces lâchetés de sous-humanité.

J'ai, dans ma tête, trop de témoignages sordides, comme si nous vivions à l'âge de pierre. De la faculté aux maisons ouvrières paumées dans des bassins miniers.

J'ai moi aussi, dirigé, ordonné, commandé mais j'avais dans mes entreprises donné le pouvoir aux femmes me contentant de sourire quand les hommes se plaignaient.

Mieux même, je n'ai jamais été aussi heureux.

Mais quand même ce qui se passe aujourd'hui est une forme d'amalgame et je souffre des charrettes que je vois ici ou là, embarquant tout un monde masculin vers la faucheuse des médias.

 

Homme je suis.

J'aime la Femme.

Et j'emmerde la maréchaussée.

 

 

Alors ne vous trompez pas, ne mélangez pas, laissez-moi vous tenir la porte, vous acheter des fleurs, vous raconter le bleu, le blond, le doux, le tendre, enfin quoi vivons notre carte du Tendre et de votre intelligence faites-en une armure si besoin, j'aime tellement vous déshabiller l'esprit.

Et l'esprit, n'est-ce pas est votre première force alors que, justement, certains s'imaginent qu'elle ne réside qu'ailleurs.

 

 



30/10/2017
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