BLOG D'ANAÏS par Gérard CABANE

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172 - L' INDIVIDUALISTE

Je ne comprends plus grand'chose au monde dans lequel je vis.

Je me sens décalé, ailleurs, et mes valeurs sur lesquelles je me suis construit ne sont plus l'alpha et l'oméga de celles de maintenant.

En fait, et pour être concret, rien ne me plait, rien ne m'attire dans ce qui m'entoure ; les gens s'abêtissent malgré les formidables outils de la connaissance moderne, les êtres n'ont qu'une obsession, celle de la "reconnaissance" de leur égo au milieu de ces milliards d'êtres humains. En donnant accès aux plus cons aux pièges du savoir, on débilise l'ensemble en abaissant l'intelligence, car ce "savoir"-là est bien loin de celui qui a fait ce que certains d'entre nous restons encore.

Oui je sais, je ne vais pas me faire que des amis et je m'en bas la coulpe, mais quand même, c'est en sachant qu'un plus un font deux que l'on peut résoudre les équations. Or, aujourd'hui tout le monde se croit capable de résoudre la quadrature du cercle, tout le monde sait tout et donc ne sait rien, puisque l'on a perdu nos bases, tout le monde veut jouir à coups de RTT, de congés rallongés, de ponts préparés en ayant perdu cette notion cardinale qu'est le travail bien fait.

C'est un méli-mélo de désirs, de foucades, de passions éphémères, d'envolées hystériques et de petits coups rapides, en répétant le nouveau crédo religieux "carpe diem, carpe diem, carpe diem...".

 

Comme si ce fameux Carpe Diem était une fin en soi.

 

Homme jeune, je m'en suis emparé et j'en ai fait une philosophie de vie, mais pas une finalité.

Pour ne rien louper de la vie, il faut louper des vies, des arrêts en gare, des opportunités de labeur, enfin quoi, il faut s'être planté pour ne plus se planter. Le carpe diem n'est pas la culture de la réussite, mais celle de l'échec et du rebond qui suit, j'insiste, du rebond qui suit.

Il se construit lentement, il "s'instruit" comme l'instruction que nous avons reçue, c'est à dire pas à pas, avec chaque chose en son temps. Les moissons alors sont bien plus belles parce que les blés ont eu le temps de mûrir.

Aujourd'hui, c'est la course à l'échalote dans une dispersion du savoir ahurissante, c'est la frénésie du fric, le "respect" du fric, c'est tout, tout de suite, c'est Gala, Paris-Match, Voici et autres images heureuses de gens refaits, mal faits, surfaits. C'est Voltaire, Camus, Balzac et tant et tant d'autres à la poubelle. Qui les lit dans ce concert de PMU, loto, facebook, twitter et variétés aux petites frappes de banlieues ?  

Je suis convaincu qu'un pouvoir maléfique et hautement influent aspire à cet abêtissement. Que voulez-vous, en poussant les gens à se ramollir du cerveau, il est plus facile ainsi de les manipuler et de les amener à l'abattoir.

Regardez chez nous par exemple, en France, ce que nous avons comme gouvernants et consort ! Un couple de parvenus - c'est à dire formatés - entouré d'une kyrielle d'amateurs, dont la dernière en date est d'expliquer à une gamine ou un gamin de huit ou neuf ans, ce qu'est l'éjaculation du mâle, tout en foutant la grand-mère à poil. Je précise que dans le même temps, on abaisse (tiens, on abaisse…) l'âge du consentement sexuel !

Ce gens-là sont le produit direct de ce que je dénonce.

 

Alors oui, je prône l'individualisme à l'inverse du collectif, je soutiens la connaissance au détriment du superficiel, je me méfie des conseilleurs car c'est moi qui paye. J'ai conscience de faire partie d'une race (tiens, le mot "race") en voie de disparition, je ne suis jamais sûr et je doute toujours, je deviens Pygmée, vis dans ma réserve et attends avec impatience les ethnologues futurs qui viendront se pencher sur mon cas.

 

 

 



18/08/2018
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