BLOG D'ANAÏS par Gérard CABANE

BLOG D'ANAÏS par Gérard CABANE

184 - L' ARRIVEE DES TEMPS SOMBRES

Depuis notre nuit des temps chaque génération, inspirée de la précédente, a apporté sa pierre au monde dans lequel nous vivons. Certaines ont plus ou moins réussi, d'autres nous ont fait faire des bonds en avant.

Aujourd'hui et depuis la "mondialisation" prônée, entre autres et chez nous, par un Président au rabais, nous enclenchons un processus de décomposition.

 

Je me souviens de certaines choses  comme l'odeur de la mandarine - la clémentine sans pépins et infecte n'existait pas -, de l'épaisseur des tablettes de chocolat - essayez d'en trouver aujourd'hui - ou encore tout bêtement des bouteilles en verre consignées de 1 litre alors qu'aujourd'hui on nous vend de plus en plus du plastique jetable de 75 centilitres. Je pourrais multiplier les exemples.

C'est la "bataille" de la consommation, surconsommation, du "conditionnement", du "drive", du gavage abrutissant, des appareillages dits modernes avec sa cohorte intolérable de déchets de toutes origines.

Et je souris quand on se fout gentiment de moi qui n'ai qu'un téléphone qui ne sert qu'à… téléphoner.

 

Le tournant fut, je crois, cette création française qu'était le minitel.

Derrière, et très rapidement, comme un ogre affamé, des lobbies américains, reprenant l'idée et le principe, inventèrent internet.

J'ai connu la radio, la télé balbutiante étant pour les riches, nos informations étaient essentiellement auditives ou dans les journaux. Nous imaginions les vies d'ailleurs, nous vivions oralement, c'est à dire en parlant. C'est con à dire n'est-ce pas lorsque j'écris "en parlant" mais nous échangions réellement, le soir à la veillée, chez les commerçants en allant faire les courses ou tout simplement entre amis, en famille, en vacances, au travail.

De nos jours, et de plus en plus, je dirais de façon maladive, les échanges se font à travers des réseaux sociaux.

L'isolement - sous couvert de multitude - devient effrayant.

De plus nous voyons tout, entendons tout, nous, mais aussi le berger sous son arbre du Ténéré, le planteur de coke colombien dans sa forêt de moins en moins vierge, l'esquimau désespérant des baleines de ses aïeux, jusqu'aux boss des trusts mondiaux qui ne sont en fait que les scénaristes des histoires que non seulement nous lisons mais, et ce qui est pire, nous vivons.

Internet ? C'est la manipulation permanente, la création de besoins dont nous n'avons nul besoin, la photo omniprésente de fantasmes, désirs et possessions qui, s'ils ne nous étaient pas présentés ne  seraient même pas venus titiller nos papilles.

Internet ? C'est le pouvoir des nantis qui, nous donnant un jouet, s'arrangent pour que nous ayons l'utilité des pièces de rechange sans cesse obsolètes. 

Internet ? C'est le marché mondial.

 

Alors ne vous trompez pas, sous les fleurs apparentes - les contacts, la découverte, les accès divers et variés - se cache la boue de Big Brother, la surveillance et le conditionnement de tous par quelques uns, sacrément fortunés.

 

Avant cette révolution nous étions plus libres que ce que nous le sommes aujourd'hui.

Tout est devenu normes, labels, coefficients de satisfaction, mesures de vente mais, surtout, tout parait à la portée de tout le monde créant ainsi des dépendances de plus en plus fortes et donc un asservissement inéluctable, projetant sur la toile des raisonnements d'hurluberlus que, dans d'autres temps, nous aurions enfermés à l'asile de peur de graves contaminations.

Et ainsi, naturellement, chacun ayant un avis et voulant le faire savoir, chacun cherchant plus que son nécessaire, chacun criant plus haut que l'autre,  cela fait le bonheur des fossoyeurs de nos valeurs en les noyant dans une masse de milliards de personnes dont ma grand-mère aurait dit…" tant que je ne connais pas la famille, je ne me prononce pas ".

Nous vivons réellement la fin d'un monde et c'est pour cette raison - ces raisons - que je suis contre le "mondialisme" qui ne cherche au fond qu'à pousser à la consommation au détriment de l'éducation.

Regardez, et pardon, les "connards" " enculés" et autres noms d'oiseaux qui fleurissent sur les réseaux sociaux… Une de mes amies ayant d'ailleurs répondu au second terme avec un humour dévastateur en disant : " c'est déjà fait"

Tristesse de voir comment nous donnons les clés de la maison à nos enfants, révolte sourde devant ce pouvoir du fric, cette arrogance, cette frénésie.

Et honte, honte de "mon" monde qui râle comme un mourant que l'on perfuse et perfuse encore pour qu'il tienne encore un peu. 

Avant que tout s'écroule bien sûr, parce qu'une pyramide inversée ne dure jamais bien longtemps.



09/12/2018
10 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au site

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 49 autres membres