BLOG D'ANAÏS par Gérard CABANE

BLOG D'ANAÏS par Gérard CABANE

192 - DU MOU DANS L'AMOUR ?

J'ai quand même pas mal bourlingué, normal me direz-vous, je ne suis plus un poulet de l'année !

Peut-être, mais le gallinacé n'est pas encore faisandé si vous voyez ce que je veux dire, mieux même il est régulièrement effrayé de voir ces jeunes coqs et ces petites poulettes s'embarquer sur le chemin de la vie en sachant que beaucoup, mais alors beaucoup, finiront par rabaisser leur caquet, crêtes conquérantes et belles plumes lissées, dans des "cot, cot" qui ne seront pas de mailles.

En d'autres termes l'amour finit souvent mal.

En fait, et pour être plus exact, c'est la rencontre qui finit souvent mal car, persuadés d'avoir trouvé l'alter ego, les tourtereaux se rendent compte à la vitesse du refroidissement d'un canon, qu'ils se sont trompés d'aiguillage.

Ce n'est pas le désir qui crée l'amour, mais l'amour qui crée le désir.

Je vais même plus loin au risque de vous faire hurler mais plus il y a d'amour et plus il y a de désir, à l'inverse plus il y a de désir et moins il y a d'amour.

Et les gamins aujourd'hui, mais pas seulement, oh non, pas seulement les  gamins, qui s'embarquent avec l'un persuadés qu'il y a l'autre…

Bon, je m'explique car je pars encore dans un truc  dont je ne sais pas comment je vais m'en sortir.

 

L'amour c'est la tête en ébullition, c'est subitement ou alors par strates successives - nul n'a la même approche - la sensation d'un manque, une difficulté à respirer l'air car l'odeur de l'autre est absente, c'est un renversement de valeurs, des regards appuyés dans la glace, une évasion de l'esprit pour le moins inhabituelle, une séduction permanente, une petite maison sur la colline loin du monde, l'ego au second plan pour mieux s'approcher de l'autre… Tiens qu'ai-je écrit ? L'ego au second plan ?

En amour c'est l'autre d'abord.

Et c'est l'autre d'abord et toujours.

Le désir ? Allons vous savez tous ce qu'est le désir et je ne vais pas vous faire un dessin ! Si ? vous voulez un dessin ? Alors je vais vous donner une image, le désir c'est la dinde de Noël.

Mais si voyons, ne rouspétez pas, le rôti une fois avalé, on passe à un autre plat.

Oui, je sais, je suis un peu radical dans mon propos et je veux bien vous accorder quelques Noëls supplémentaires… mais le résultat sera le même.

Le désir c'est l'immédiateté.

Et c'est là le hic de nos passereaux, ils s'embarquent sur l'océan du couple avec un esquif tout juste bon à faire du cabotage !

Il y a aussi un autre petit problème, oh un tout petit problème, c'est que les femmes ont de l'amour une vision élargie, je dirais planétaire de la vie à deux quand les hommes, la plupart du temps, ont un regard appuyé sur leur entrejambe.

Vous saisissez amour, désir, désir, amour ….

 

Alors ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, les deux sont éminemment nécessaires car si l'un, tout seul, peut se suffire à lui même, l'autre en a grandement besoin pour que, justement, l'amour devienne ce qu'il doit être, une arche, pas cet esquif dont je parlais plus haut, une belle et grande arche prête à franchir toutes les tempêtes.

En fait et au XXIème siècle je ne fais, à ma façon, que continuer à vivre les Cours d'amour, cet assemblage de Dames et de Troubadours, chevaliers ou autres hommes bien élevés qui, par des rimes, des vièles et des flûtes à bec troussaient maints rondeaux ou sonnets galamment enlevés.

Avant, je sais, d'en faire tout autant à leur Muse conquise…

Que voulez-vous, à l'époque la vie était bien courte et il était urgent de réduire l'attente.



12/02/2019
11 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au site

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 48 autres membres