BLOG D'ANAÏS par Gérard CABANE

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196 - L'AMANT

Bon, là je sais que je me lance dans du lourd, que je vais au plus intime de ce qui se fait dans la vie à deux, mais je ne peux pas, écrivant sans cesse l'amour, éviter ce sujet.

Je ne le peux pas et ne le veux pas, ce serait avoir des oeillères.

Je sais aussi que ce n'est pas simple d'en parler froidement, il y a tellement d'histoires, tellement d'écorchures, tellement d' "intuitu personae" qu'il est difficile de prendre du recul, de s'élever et, en fin de compte, d'émettre un avis sans recevoir les foudres de ceux et celles qui ont vécu ce genre de situation.

Et pourtant...

Combien de fois dans mes rencontres ai-je entendu des confidences là-dessus ! Combien de fois, une majorité en réalité, m'a fait part de remarques acérées, paumées mais aussi libératrices, oui libératrices.

Bien sûr ici quand je parle "d'amant" cela touche aussi bien l'homme que la femme dans ce trio réinventé, je veux dire qu'aussi bien l'un que l'autre est dans la position du troisième personnage. Mais que voulez-vous, je ne me suis jamais adapté à ce terme de "maîtresse" que d'autres emploient si facilement. A vrai dire il ne me convient pas, trop lié à de la subordination, voire à de la soumission, presque de la bassesse.

Alors "l'amant" dans ma bouche est l'intrus qu'il soit homme ou femme.

L'intrus ou le recherché.

 

La vie serait-elle un jeu de dupes, une comédie vénitienne où, masqués, les individus joueraient une partition, attendant la fin du bal - la routine habituelle d'un couple - pour changer ou introduire un autre partenaire ?

Je ne le crois pas.

Mais un fait est patent, les femmes sont attachées à l'amour, et, liées à lui, c'est bien souvent en réaction qu'elles changent d'herbage. Du moins ajoutent-elles une parcelle supplémentaire à celle qu'elles ont déjà, alors que, probablement, elles n'auraient pas cumulé les champs de pâturages si leurs conjoints avaient su jusqu'au bout garder leurs attentions du début.

Et c'est vrai que c'est l'attitude de l'homme qui conditionne bien souvent le scénario.

Il y a un réel paradoxe, la femme amoureuse est et n'est pas exigeante.

Elle ne l'est pas, et même comprend, pardonne et quelquefois sourit de "l'assoupissement" amoureux de son cher et tendre quand, au fil du temps, il regarde plus la télévision que sa nouvelle coiffure. Mais, a contrario, elle est blessée si ce dernier "oublie" les petits détails qui font les grands couples, je parle d'attentions, de surprises, d'imaginations, d'appuis et de "petits câlins" au détour d'un souvenir, d'une fête ou tout simplement parce qu'il fait beau et que la vie est belle.

La femme ne s'endort jamais quand l'homme s'assoupit souvent, et si par malheur il en vient à vérifier que sa séduction est intacte en allant faucher la prairie du voisin sa femme alors sort l'artillerie lourde.

Et c'est là, notamment, que l'amant intervient.

 

Trop de situations m'ont été rapportées, trop d'étonnements et de questionnements m'ont été avoués, une femme ne "prend" pas un amant, elle devient la plupart du temps amoureuse d'un autre homme.

Certaines découvrent alors le "polyamour" aimant toujours leur mari tout en ayant besoin de l'autre, d'autres, surprises de certaines découvertes changent directement de cap les yeux dans les étoiles, d'autres encore suite à ce cheminement dans un chemin de traverse retrouvent dans leur couple des élans nouveaux. Rien n'est simple, rien n'est écrit d'avance, rien n'est prévisible et tout est possible.

Ce que je veux dire c'est qu'aucune histoire ne se ressemble, seules les origines de ces "aventures" sont bien souvent communes.

En fait l'amour, comme la femme, ne permet aucun endormissement et c'est en cela que la femme est un exemple dans les efforts qu'elle fait sans cesse pour, justement, rester "femme".

L'homme est tout autre, et c'est presque un euphémisme que de dire cela, ce n'est pas je crois qu'il n'aime plus sa femme ou qu'il l'aime moins, mais il me semble qu' il  aime plus le quotidien avec elle... qu'il n'en aime la femme elle-même.

Et une chose est sûre, cette dernière a horreur de ça.

 

 

 

 



14/03/2019
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