BLOG D'ANAÏS par Gérard CABANE

BLOG D'ANAÏS par Gérard CABANE

88 - COMME C'EST BEAU UNE FEMME !

Comme c'est beau une femme dans un matin d'été !

Elle sourit à la vie, démarche chaloupée, robe évasée et croise les regards en coin des hommes affairés en costumes sombres.

Comme c'est beau une femme, femme d'avant ou femme de maintenant, femme en devenir ou femme perdue dans sa mémoire, quand elle se parle toute seule et rit de ses mots inventés ou des musiques qu'elle fredonne.

Je suis un contemplateur, un rêveur d'impossible, un chercheur de leur or, je quête le moment,  l'instant d'une intimité fugace et j'écris pour elles des parcours sur lesquels elles n'osent s'engager.

Ou du moins des chemins qu'elles pensaient impossibles, car dans leurs têtes n'est-ce pas elles imaginent tout.

 

Je suis un pourvoyeur de vies et leur donne des vies que j'invente et qui me font frémir.

 

Comme c'est beau une femme quand elle arrive sur les derniers rivages et qu'elle songe qu'elle ne peut plus être ce qu'elle a été alors qu'elle est plus encore, mémoire amoureuse et tendre des hommes traversés. J'aime ces femmes qui n'ont plus de limites parce que, justement, elles ont passé leur vie dans des prairies closes ou les barbelés étaient ces petits liens tissés qui la maintenaient en dépendance.

J'aime ces femmes courageuses, quittant tout et prenant leurs enfants sous les bras parce que l'homme n'est pas à la hauteur du regard qu'elles avaient posé sur lui. Elles se battent, elles osent, elles hurlent, elles pleurent mais elles gagnent à jamais l'estime qu'elles ont d'elles-mêmes.

J'en connais, j'en connais une notamment, et je suis fier d'elle.

Comme c'est beau une femme quand son regard se pose sur l'être de sa vie, cette impression de don, ce sentiment d'abandon, cette sensation de bras qui enlacent mais aussi qui protègent celui qui se croit protecteur. J'ai toujours été étonné de la détermination qu'elles ont quand la vie se complique et que lui s'abandonne quand ce sont elles qui soutiennent leur couple hors de l'eau.

 

De tous temps, c'est la femme qui est la tête, de tous temps c'est la femme qui insuffle. Mais l'homme est ainsi fait que de tous temps aussi il l'a maintenue dans ce rôle de gardienne, de réceptacle voire de second rôle car si elle en avait été le premier il ne serait que le figurant d'une histoire qu'il ne comprendrait pas.

La femme est une œuvre d'art, une alchimie de chairs et de pensées, le plomb humain transformé en or de princesse, elle est violente et douce, intellectuelle et matérielle, la femme sait, sent, devine quand l'homme n'est qu'un loup.

Et les loups ne savent que faire peur.

 

J'ai vu des femmes ruinées rire devant les autres et pleurer dans la solitude de leurs maisons vides, d'autres sans moyens et dignes au point de se moquer d'elles et de leurs vêtements usés, j'ai vu des femmes amoureuses, crevées de désir pour un homme déjà pris et changer de trottoir  ne voulant pas croiser celui qui, malgré les promesses jurées pour que les jambes s'ouvrent, n'avait pas osé faire ce qu'il avait dit. J'ai vu des femmes reines, des femmes aux chiens, des femmes aux chats, des femmes ivres de bonheur au bout de leurs vies de femmes et s'abattre d'un coup car il y en avait une plus jeune, cachée  quelque part derrière les sourires de façades. J'ai vu des femmes s'abandonner et se reprendre, d'autres vouloir se pendre dans des solitudes de banquises glaciales quand les amis ont foutu le camp, quand le lit est trop grand et que le café refroidit à force de penser.

 

La femme n'est qu'écorchures.

Et nous, pauvres mecs, nous qui assassinons si facilement nos semblables, avons peur du sang.

 

Comme c'est beau une femme quand à la fin de sa vie, sa vie souvent traversée par d'autres courants intimes, elle prend la main de  l'homme de sa vieillesse et lui dit qu'il ne fut que son seul et vrai amour...oui comme c'est beau car dans ses yeux alors il y a cette petite flamme ironique et doucement joyeuse qu'elle seule comprend et qui me fera toujours sourire.

Le mystère de la femme ? Ce sont ses secrets.

Et si un jour une femme se livre, si un jour elle vous livre les clés de ses arcanes intimes alors, Messieurs, ne cherchez plus, posez tout, arrêtez de tergiverser et de jouer au mâle.

Prenez-là dans vos bras et embarquez-là, mettez-là en tête de proue de votre vie et suivez-là, surtout suivez-là et fleurissez la chance.

Mais aussi elle, tant qu'à faire.

 

 



13/09/2016
21 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au site

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 48 autres membres