BLOG D'ANAÏS par Gérard CABANE

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202 - UN JOUR TU VERRAS...

… On se rencontrera

Quelque part, n'importe où, guidés par le hasard.

 

Je revois ma mère qui adorait Mouloudji et plus particulièrement cette chanson.

Je revois aussi des dizaines et des dizaines de femmes que j'ai pu rencontrer lors de mon travail et qui, dans leurs mots, leurs attentes et leurs espoirs vivaient intérieurement cet appel.

Quelles soient jeunes ou plus âgées, veuves, divorcées ou même dans un couple bancal, c'était la même espérance, celle d'un amour grand, fusionnel, une sorte de creuset où un homme et une femme ne cesseraient de s'élever ensemble sans jamais faiblir.

Utopie ? Fantasme ? Illusion ? Mirage ?

J'arrive à un âge où je peux me retourner. Je veux dire que la route qui est derrière moi est bien plus longue que celle qui est devant. Et je dois reconnaître que j'ai rencontré bien peu de ces couples, oui bien peu, à tel point que lorsqu'il m'arrivait d'être reçu chez certains, je me pinçais pour ne pas croire au rêve.

La femme a une vision éminemment romantique de l'amour quand l'homme a un regard plus pragmatique, je dirais plus matériel si vous voyez ce que je veux dire. Or si le second nourrit le premier il n'en est pas le seul ingrédient, loin s'en faut.

Un peu comme un rosier qui a besoin d'eau mais aussi de chaleur, d'une bonne terre, d'une belle exposition enfin quoi tout une somme de circonstances qui font qu'il s'épanouit, s'embellit et fortifie pour le plus grand bonheur des sens.

 

De ce fait "un jour tu verras" risque de se transformer en jamais.

 

Elles préfèrent être bien souvent seules plutôt que mal accompagnées. Elles ont quitté un premier homme, quelquefois un deuxième ou un troisième, à chaque fois déçues et tristes, se réfugiant dans un intérieur de soi qui leur évite d'autres déconvenues. Elles ne le montrent pas, elles rient, ont des amies, sortent, fréquentent les expos, les musées, se passionnent pour la peinture, la musique ou, que sais-je, l'histoire, la littérature mais combien est dur le soir quand il n'y a personne à choyer, à aimer, pour échanger, cuisiner ou, tout simplement parler d'avenir.

J'en ai vu pleurer, d'autres rester droites, stoïques, lointaines, d'autres encore tenter l'impossible dans des bastringues de quatre sous.

La femme est un "animal" élégant qui se cache pour laisser mourir ses rêves.

Cependant, dans ce tableau un peu sombre, j'ai remarqué une constante.

Ce sont les couples recomposés.

Comme un autre élan, une compréhension plus large, un regard attendri, en un mot, un souffle d'air nouveau, le souffle de l'amour enfin trouvé. On dirait qu'ayant trébuché une fois ils font tout pour que l'union nouvelle soit une réussite. Et le ciment en est l'écoute, l'imaginaire, la surprise et une foultitude d'attentions, chacun montrant à l'autre qu'il est "prioritaire".

 

Paulo Coelho dans son livre majeur qui est l'Alchimiste nous fait toucher du doigt une évidence, le bonheur est à côté de nous, tout près et point n'est besoin de grandes cavalcades pour le rencontrer.

Il en est ainsi de l'amour.

Nos anciens l'avait bien compris puisqu'avant les "épousailles" ils s'essayaient aux fiançailles dans un périmètre de connaissances. Aujourd'hui dans ce monde entrecroisé, dans cet univers rapide où tout se jette après usage les mentalités ont changé, les habitudes aussi et, de fait, l'amour est rapide, consommable, voire multiple.

Et pourtant…"Un jour tu verras, on se rencontrera" reste un but, une volonté puissante, un sommet du romantisme comme si, devant les danses du ventre effrénées, il était nécessaire qu'une valse lente et tendre vienne bercer notre imaginaire, chacun alors grattant son ticket du loto de l'amour pour remporter le jackpot.

 

 



22/04/2019
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