BLOG D'ANAÏS par Gérard CABANE

Moi j'avais des valeurs, des trucs probablement surannés, des choses d'avant qui elles-mêmes venaient d'avant, enfin quoi tout un empilage édifié pierre après pierre  et qui faisait une bien jolie construction.

En d'autres termes il y avait des choses qui se faisaient et d'autres qui ne se faisaient pas.

Et, bien sûr, dès ma naissance je naviguais dans ce monde fort de cet acquis.

Puis la vie a changé, les gens ont changé et donc les valeurs ont changé.

L'argent est devenu roi. Enfin l'amassement de l'argent est devenu roi ce qui, vous en conviendrez, n'est pas tout à fait la même chose. Nous avons tous dans nos familles ou nos relations des gens qui sacrifient tout pour quelques euros de plus. Moi même j'ai une personne comme ça en magasin, un peu mielleuse, un peu vicieuse, perdue dans ses montagnes et qui s'arrange, entre deux tartiflettes, pour récupérer ce qui ne lui appartient pas.

Mais en réalité nous vivons ça à une plus grande échelle, je dirais même mieux, à l'échelle planétaire.

Qui dirige nos goûts alimentaires, nos sorties dites "culturelles", notre éducation, nos rémunérations, nos promotions ? Qui décide de ce qui est bien aujourd'hui, ou mal, ou correct, ou incorrect ? Qui nous pousse à consommer un peu plus de pur, de bio, de "vert" ou même de la merde ? Qui modifie, accélère, diminue notre façon d'accepter ou de refuser ? Qui mais qui est à ce point assez influent pour pratiquer sur nos femmes et hommes politiques de tous bords et de toutes origines, une lobotomie cérébrale qui fait qu'ils ne pensent plus par eux-mêmes mais pour la grandeur et l'enrichissement de quelques autres ?

Qui ?

Le "mondialisme" nous est imposé par les trusts, les grands trusts, et eux seuls, quelques dizaines de personnes, régissent le monde.

Et là, croyez-moi, on est loin de la tartiflette de ma "connaissance"  !

Et au bal des faux culs nos politiques ne sont que les pantins de ces gens-là.

Ils sont chargés d'entrainer, de canaliser, de "guider" par leurs "réformes" les changements décidés par d'autres qu'eux. Consommez bordel, consommez, l'obsolescence programmée vous y oblige ! Tenez voici votre petit salaire, votre petite retraite, cela doit vous suffire pour subsister. Un peu de loto pour rêver, quelques jours de congés pour récupérer et revenez vite dans les chaînes de nos si belles et nouvelles libertés.

Quelques lois contraignantes en plus.

L'amalgame de tout et de tous est voulu, tout doit être masse, plus rien d'individuel, tout est concassé, pulvérisé, plutôt des confettis de cons heureux qui iront se suicider bourrés de médocs que des êtres spécifiques et originaux.

Ne cherchez pas un élément positif dans ce nouveau monde, il n'y en a pas.

Si, un peut-être, je ne regarde plus la télé n'ayant jamais quitté le bruissement des pages de mes livres quand je les tourne.

Au fond il est temps que je crève - enfin pas tout de suite j'ai encore pas mal de bouquins à relire - car tout cela va s'accélérer, se démultiplier comme un engrenage fou.

Et puis depuis Haendel il n'y a plus de messie qui vaille...