BLOG D'ANAÏS par Gérard CABANE

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3 - LA LOI DE LA GRAVITE

C'est toujours la même histoire, le même scénario qui se répète.

A croire que les hommes et les femmes sont condamnés à s'approcher, à se frôler, quelques fois même à fusionner mais toujours, comme une évidence, arrive une sorte de loi de la gravité sentimentale et l'attraction s'essouffle et le soufflet retombe.

Immanquablement alors on se retrouve devant un mauvais plat que l'on n'avait pas commandé.

Force est de constater que ce scénario est souvent imputable au mâle, au "couillu" comme j'aime l'appeler d'une façon gentiment ironique, à ce "couillu" qui refuse de changer de monde, gardant dans son couple ses habitudes d'homme seul, voyant dans sa femme une bonne petite ménagère, une "maman" de substitution, un meuble ou un amusement de lit après les sorties entre "garçons" - encore que le dit amusement vieillit bien trop mal et bien trop vite à son goût sans que lui même s'aperçoive de la rondeur de sa propre bedaine.

Voilà un couple dit recomposé, c'est pas rien "recomposé", cela veut dire déjà de bonnes parties de claques, un passé d'orages et d'éclairs, enfin quoi on pourrait supposer qu'avec un tel curriculum vitae sentimental, les acteurs nous jouent une pièce bien rodée, bien liée, une sorte de chabadabada à faire sortir les mouchoirs et à nous rassurer sur l'avenir des relations Nord Sud.

Que nenni mon petit ouistiti.

Notre bonhomme se la joue perso. Il prend la femme, la séduit, lui conte une belle histoire qui fait roucouler toutes les colombes de l'arbre, et elle de se pâmer, de se donner, enfin quoi  persuadée que celui là, c'est le bon, c'est l'unique, j'en crois pas mes yeux. Il joue les pourfendeurs, les Tartarin, les touche-à-tout, l'intellect est de sortie et les prouesses érotiques dignes des onze mille verges. Bon d'accord il n'a pas lu Apollinaire mais SAS ce qui pour lui revient au même.

Ainsi notre couple vogue, lui charmeur et elle charmée. Venise, la Toscane, un petit tour à Vienne pour aller voir l'Impératrice et les enfants qui arrivent. Enfin d'autres enfants car lui avait débarqué bien pourvu dans cette affaire, elle évidemment voulant quelques graines dans son jardin secret.

Tout aurait pu continuer ainsi dans le meilleur des mondes comme dirait l'ami Voltaire mais c'est oublier que le chat aime ronronner et que, dans sa casanière nature, il craint l'imprévu et les surprises. Surtout  les surprises faites à sa femme d'ailleurs.

Et là tout par à vau-l'eau.

Les habitudes, les ronrons, la télé - Ah ! La télé ! - les copains retrouvés, des performances de second plan dans la chambre, le travail des trente cinq heures qui épuise, les qu-y-a-t-il-à-manger-ce-soir alors qu'elle rentre épuisée et quelle voudrait seulement de vrais bons bras forts qui la revitalisent.

Mais les bras, dans ce cas là, lisent le journal. Du moins la page des sports.

 

Alors vous devinez la suite après quelques années de ce régime là, je ne vais pas m'y étendre tant c'est récurrent.

L'amant.

Puis la fuite.

Une énième fuite à la recherche du bonheur.

Et pendant ce temps le "couillu", lui, n'a toujours pas compris.

 

 

 

 

 

 

 



04/06/2014
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