BLOG D'ANAÏS par Gérard CABANE

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198 - VIENNE IMPERIALE ET MAGIQUE

Si vous êtes sur ce blog, si vous y participez, si vous y venez ou y êtes abonnés c'est qu'alors deux choses vous importent par dessus tout, le romantisme et l'amour.

C'est aussi que vous avez une certaine idée de la vie, un mélange de fureur ardente et de douceur tendre.

On se comprend.

Je voudrais, dans l'optique de ce qui précède, vous embarquer avec moi dans un lieu hors du temps, magique et élégant, ouvert à l'art mais aussi à l'amour et au sens si profond de ce que "bien vivre" veut dire.

Venez, suivez-moi à Vienne.

 

Je suis un habitué de l'Autriche, je connais je crois par mes voyages répétés une grande partie de ce pays. On est surpris à chaque fois, étonnés de cette résistance à l'avancée du monde tout en accueillant ce même monde sans renier ce qui en fait sa profondeur.

Et Vienne en est le point d'orgue.

Imaginez une fin décembre, la neige, les décorations de noël, les ensembles musicaux à chaque coin de rues, les odeurs de muscade, de caramel, de sucre, de vanille et les flocons qui tombent sur la grande place qui fait face à l'opéra, le Wiener Staatsoper. Imaginez les voitures qui déposent des femmes superbes d'allure et des hommes en costumes et cravates.

Je suis là, je vais écouter un opéra de Puccini, "Madame Butterfly", pas un truc simple, pas une musique aisée et pourtant la salle pourpre est dorée par les lustres aux mille lumières, et une grande partie de ce qui fait Vienne est là, presque recueillie. Je suis transporté par cette histoire d'amour, je suis Pinkerton et la geisha est si belle. A l'entracte je monte à l'étage, des hommes en livrées m'accueillent une coupe de champagne à la main. Je vais au salon fumeur, vaste salle qui domine le Ring et je fume en regardant la neige tomber sur Vienne. Nuit, silence, bruits d'accords parfois, un rêve.

Et puis ailleurs, un autre jour, Schönbrunn, toujours en hiver avec un soleil qui n'est pas d'Austerlitz, timide, jeune, courageux.

Schönbrunn désert, je suis seul et je monte les marches du grand escalier, à droite les grandes écuries, à gauche une suite de jardins, tonnelles et labyrinthes de buis recouverts de neige. Tout est blanc sauf la pierre ocre.

Tout est hors du temps, et, dans ma solitude heureuse, j'entends les soupirs des femmes de ce XVIIIème siècle d'amour et les discours un peu grivois mais fort bien rimés des hommes en conquête.

Je ne peux pas tout dire, à l'écriture mon cœur déborde.

 

Venez encore avec moi au Kulturistoriches Museum. Oui, je sais, il faut prendre son souffle pour lire ce mot mais il vous en faudra plus encore car vous allez ouvrir les portes du merveilleux.

Je connais pas mal de musée du monde, et Paris est bien riche en ce domaine, mais voyez-vous ce lieu est unique car il détient des collections entières de grands peintres, pas un ou deux tableaux, non des collections, c'est fou. Et là j'ai passé un jour complet à contempler, détailler, chercher et enfin m'assoir sans voix, tétanisé, devant ces Bruegels, oui ces Bruegels de l'ancien au jeune, à mes yeux des ciseleurs de vie, des Maîtres, des inspirateurs.

Ensuite que voulez-vous il faut se balader dans les parcs et jardins qui sont partout, vous y rencontrerez les bustes de Mozart qui venait  se détendre là de ses nuits fantasmagoriques, mais aussi de Brahms, de Beethoven, Strauss et bien sûr Chopin, tant  et tant de compositeurs que vous en viendrez à mélanger les dates et les vies.

Non je ne peux pas tout vous dire.

 

Enfin je ne manquerai pas si vous êtes encore avec moi de vous amener chez Demel.

Nous parlions de Mozart cela tombe bien, c'était un des habitués des lieux sur la fin de sa vie.

C'est un café de Vienne, un des plus célèbres aux pâtisseries qui ne sont que péchés tant elles sont ensorcelantes, du kirschenstrudel au beerentörtschen - le premier au cerises, le second aux fraises - vous allez vivre là, à regarder le monde à travers les vitres immenses et les garçons en tenues noires et grands tabliers blancs, comme si vous étiez revenus au temps où le temps avait son temps, c'est à dire à ce temps que j'aime et que je trimballe avec moi comme un escargot sa coquille.

Valse lente du temps n'est-ce pas qui nous prend dans ses bras et qui nous fait danser l'un contre l'autre sur les parquets brillants alors qu'ailleurs, dans la fureur moderne  de l'acier et des technologies futuristes, la musique devient synthétique, les danses individuelles et l'harmonie n'est que bruits... 

 

 

 



28/03/2019
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